05/07/2010

La nuit...

J'aime la nuit, l'état d'éveil nocturne, quand tout et chacun, autour, semble paisiblement endormi. Savoir les autres endormis, en repos me repose ; alors enfin j'appuie sur pause. Enfin je respire.
Plus de sollicitations, plus d' "à-faire", plus d'obligations.
Une forme de liberté si paisible où le guetteur du Temps disparaît.

J'aime ce rythme si peu naturel que m'offre l'énergie de pouvoir enfin, à mon rythme, flâner dans le méandre de mes pensées, dans mes imaginaires tortueux ou botaniques (tortue-fleur). Faire le bilan de la journée - ce qui surgit spontanément, apprécier après-coup ce qui s'y est déroulé, et puis après... rêver ma vie. Laisser les mots se croiser, vouloir les poser, les graver quelque part près de moi.

Je suis souvent incomprise sur ce thème de la part de mes proches.
Mais qu'est-ce que tu fais la nuit, si tard ? Ben, je lis, je voyage sur Internet (ce démon des curieux), j'écoute des émissions à la radio (j'aime écouter le mercredi soir sur "Radio Ici et Maintenant" l'analyse de rêves des auditeurs par un psychanalyste jungien - cf Mes liens web).

Et puis ma foi... Je rêvasse ! Je fabrique ma guimauve, ce truc qui s'étire quand on le malaxe. J'acquiers la toute-puissance, en faisant fi du temps qui passe. J'étire. Je m'étire. Ça s'étire en moi. Lentement.

Maintenant je le dis, mais ma vie nocturne crée de l'inconfort pour certains, ceux dans la vie desquels le terme "rêvasser" a malheureusement définitivement déserté la place du village.
Souvent, dans certains regards, je lis combien ça fait peur même, tout ce vide. Ça fait "bizarre"...
Moi-même, j'ai longtemps souffert de tourner en rond 2-3-4h avant le métro-boulot-sans dodo.
Juste là, posée. A scruter ce qui n'était pas. Arrivant au boulot (je dis "boulot" pour le côté purement alimentaire que ça m'évoque, sans regrets pour le passé), sans énergie, journées interminables dès la sonnerie du réveil, mise en marche au radar, enfin plutôt sans. Bruits, odeurs, vitesse, foule du métro (trop de parfums capiteux... C'est louche. Ça m'attaque les neurones tout ce pétrole sous le nez), naviguant à vue, à fleur de peau all day long, faute d'avoir bien récupéré. J'ai cramé ma journée pour ce temps mort... Gggrrr.. Je m'en veux.. Et ce téléphone qui n'arrête pas de sonner. PPfff... Bouffée de crampes et d'angoisses... Mon corps saturait. SOS.

Aujourd'hui, je négocie avec moi-même un recalage nécessaire, je le peux maintenant que Demain n'est plus si insupportable à envisager..
Et puis, quand la nuit se fait élastique, dans ce temps volé, je vois maintenant un beau roudoudou (qu'on déguste caché quand on est enfant).
Car vivre la nuit, c'est un peu vivre caché, tapi dans l'ombre comme on dit, à faire le guet par habitude.

J'ai envie de citer ce grand poète qu'est JJ Goldman (oui, bon, je sais.. mais il a bercé et supporté mon adolescence, alors je lui dois bien ce petit hommage reconnaissant..!).

L'une de ses chansons s'intitule "Veiller tard" et débute ainsi :

"Les lueurs immobiles d'un jour qui s'achève,
La plainte douloureuse d'un chien qui aboie,
Le silence inquiétant qui précède les rêves.
Quand le monde disparu l'on est face à soi."

Ces paroles viennent souvent danser dans ma tête. Elles disent tout ce noir, toute l'absence des autres, tout le vertige qui peut nous engloutir comme donner libre espace à nos propres couleurs. Sinon.
Face à soi, que se passe-t-il ? Dans le silence, qui suis-je vraiment ? Un face-à-face radical et parfois violent se met en place. Car il s'agit d'affronter (ou prendre un cachet) quand m'assaillent, tel un guerrier (oui c'est un jeu de mot), les questions existentielles. Remplir d'activités ses journées aide à ne pas se rencontrer dans ce dialogue.
Alors ?
Faire avec pour créer, imaginer, juste respirer / ou contre, plonger dans l'impasse totalitaire du néantissant absurde. Quand ça devient un choix, c'est déjà la liberté ! Mais ça reste instable.
En ces temps d'insomnie généralisée (de socio-malaise), je trouve réconfortant de pouvoir vivre de beaux instants de riche solitude et d'y nicher à l'abri ma créativité. Par ce blog notamment.

Je ne sais plus quel homme célèbre a dit que l'heure la plus obscure de la nuit est toujours celle qui précède l'aube. Bon, ça vaut un bon coup de talon au fond de la piscine, en quelque sorte. En plus naturaliste.
Savoir que l'aube sera là n'est pas qu'une promesse, c'est la vie au sens cosmique - et son rythme naturel si rassurant - pour garants de sa propre existence en mouvement...
Un phare dans la nuit. Nécessaire repère quand tout vacille (sauf les roudoudous !).

Douce nuit à chacun.

04/07/2010

Identité-Altérité - L'amour majuscule

Je vous adresse en lien une petite lecture personnelle d'un thème qui m'est cher, celui de la quête de soi à travers l'Autre. La question universelle du lien, de l'AMOUR avec un grand "A".
Chacun constate je crois, un jour où l'autre, dans sa vie, combien, faute de se connaître soi-même, on s'épuise dans des relations qu'on croit être d'Amour, à nourrir nos propres projections, idéalisations, soumissions, espérances, peurs et autres inévitables évitements. Un Autre "objectisé", rendu, sans qu'on en soit très conscient le plus souvent, surface-écran où se déroule le film de nos blessures narcissiques, le tout-à-l'ego mal digéré qu'on trimballe et sur lequel nul ne semble avoir prise. On y trébuche, on y entraîne l'Autre parfois aussi. Et quand les "névroses satyres"...! Bref, l'Amour s'exclut du jeu.
On s'aliène ainsi de nos choix de vie dans les bras d'un Autre, supposé sauveteur ou bourreau bien mérité... Cela ouvre bien des débats, bien des problématiques de couples dramatiques. Je ne fais qu'ouvrir là ce vaste sujet d'une plume légère.

J'avais écrit ce texte en 2005. Je viens de le re-découvrir, dans ma boîte à mots. Légèrement remanié aujourd'hui, je vous le livre tel qu'il m'apparaît, dans son actualité / intemporalité, tant personnelle que sociale.
Je vois plus clair dans ce que n'est pas l'Amour quand nos névroses nous empêchent d'aimer et d'oser être aimé en toute liberté (faire confiance à l'Autre en conscience), et je me sens de plus en plus prête, dans ma nouvelle vie, à accueillir en intimité cet Autre solaire qui s'avance vers moi... Inch'Allah le voilà ! ;-)
Merci à Voucht pour son "Amour avec un grand A" !

Lien PDF

18/06/2010

Connaître l'étendue de ses potentialités...

Je vous convie à la lecture d'un texte court de Louise Nevelson dont j'apprécie l'esprit : être au centre de soi, sans égoïsme péjoratif, tel est le seul moyen de re-devenir soi-même, en véritable et consciente ouverture aux autres (cf. "Lien" ci-après).

Image :"Rain Garden II", painted wood, Louise Nevelson (1977)
Louise Nevelson (1900-1988) est une sculptrice américaine d'origine ukrainienne, considérée comme l'une des instigatrices majeures de la sculpture moderne aux États-Unis, en particulier par ses œuvres en bois, verticales et abstraites, souvent conçues dans des boites peintes, à partir d'objets divers de récup'...

>Lien

02/05/2010

Traumatisme vs nouveau Prisme


Quelle drôle de vie que celle-ci !
A se chercher soi-même dans le regard de l'autre, à ne pas oser son propre regard sur soi-même. D'ailleurs, je sens le regard de Freud sur moi, dans l'image accolée... J'ai décidé depuis bien des mois d'émoi maintenant de m'atteler à une grande introspection, avec mes peurs et mes hontes et mes craintes de dévoilement. Pour une fois, j'ai décidé de tenir le cap, de ne pas fléchir au premier vent. De devenir combative, assidue. Je n'ai pas été déçue par ce voyage, toujours haut en couleurs, souvent bien clair-obscur, sous-exposé, très "jeune fille frêle de dos à la fenêtre" de ma vie au début de l'hiver. Puis j'ai changé de prisme, insensiblement j'ai donné libre cours à ma sensibilité plutôt que de la prendre en traîtressssse. Ainsi, pas à pas, j'ai tourné sur son axe - de moins en moins instable et décentré - cette boule réfléchissante, pour découvrir d'autres aspects de moi : cette richesse unique (qui je suis, je vous assure, c'est une mine cette fille.. hum..) que j'ai tant à coeur de partager avec mes proches et nourrir de rencontres, à mesure que j'en retrouve enfin l'envie. C'est plus que l'envie qui me ramène à la vie, c'est le DESIR. J'ai appris ce gros mot : auprès de mon accompagnatrice zélée, et au prix de mon acceptation vitale d'un état transitoire désaffecté, déboussolé. Indéniable présent souffrant. Moi qui aime ces ailleurs sans repères... Je ne savais pas à quel point je serais chamboulée par mon état étouffé, comme par le fait de faire face avec mes mots à une autre, inconnue, d'accepter d'être accompagnée par quelqu'un qui me découvre, me regarde prête à fuir et immobile ; si lourde de mon corps inutile, indésirable et (car ?) in-désirant, in-désiré. J'ai bien sûr commencé par ruser, user de mon charme spontané comme je sais faire en société (ça rime, la vie s'imprime) ; celui qui prend les commandes aisément, gentil sauve-qui-peut réconfortant, mon allié de toujours, le masque rassurant de l'humour, de la dérision (et même de l'accent anglais, aux plus hautes heures de mes acrobaties dans le monde visible, accent au demeurant que l'on dit si charmant, et ce en toutes contrées. Parfois même je ris seule de mes pensées, quel luxe intime, ultime, adorable absurdité faite pensée).
Avec mon accompagnatrice, ma béquille (mon cachet-bis), je n'ai pas cherché à tout dire mais mes angoissades et pleurailles ont dit pour moi tout ce que les mots ne pouvaient alors englober.. Globe.. Un monde, mon univers intérieur de pleine tempête. Il a plu "des chats et des chiens", à chaque rendez-vous, la peur au ventre... Je n'ai pas mis carte sur table tout de suite, par pudeur. Non j'ai plutôt déversé mon entrelacs d'intestins sur sa table marquetée ("C'est môa qui l'ai fait"). Toute la bile que je m'étais bloubiboulguée seule, de plus en plus seule face aux démons qui me pourrissaient ma vie sociale.. Au compte-gouttes ou en bloc, par tout mode, opératoire, je n'ai pu faire que laisser aller, écouler le pus, lâcher les puces, pardon oui, une vraie colonie. Car il fallait bien commencer par là. Après tant de refoulé. Que d'aventures (reculs, rebondissements et hors-champ, du vrai Chaplin... à revoir le film a posteriori) ont ainsi débuté pour moi sans fards, posées telles quelles sur un plateau saignant. Avant que ne vienne quelques redoux, moins d'angoisses, toujours un fond de l'air peureux, mais la confiance en l'autre bienveillante aidant, j'ai appris à faire avec ma ménagerie fantasque. D'une voix plus posée, j'ai osé me raconter, rentrer dans l'intime de mon être avec un autre, en soulever les persiennes. Jusqu'à mieux "mater" la culpabilité (cette "coulpe" qui sonne "poulpe"), à conjurer le vide (qui sonne "ride"), le solitaire (qui sonne "ver"). Un vrai grand pas pour moi, sans plaisanter.
Je brosse par ces quelques elliptiques tracés l'avant-ma-nouvelle-vie actuelle, en termes peut-être bien nébuleux, tels que je le vivais de fait, faute de franchement "exister", sans visibilité. Sans grand espoir de mieux-être pendant longtemps surtout, c'est surement le plus éprouvant.
Etiqueté "en état anxio-dépressif", mon corps-têxte tournait aux cachets, autant dire en rond, chaque minute n'étant que la fibre d'un long fil d'une énorme pelote inextricable et revêche. Un truc à rendre fou, je ne recommande pas. Pourtant, j'atteste ici-bas qu'on y sur-re-vit.
Étonnamment je tentais dans ces affres de garder du "contrôle" sur moi, à visée sociale. En vernis, pour ne pas trop montrer, ne pas trop diffuser ce qui me collait de l'intérieur, de peur que ça infuse, chez les autres, que ça contamine. Je ne me savais vivante que sur le mode adapté, déployant mille énergies non renouvelables à m'ajuster, à apporter ma pierre tendre à ce monde aux angles si odieusement acérés.
Je savais faire, ça..! Tout en me rongeant les sangs.
(Me) Cacher, (me) taire, sourire parfois, de moins en moins... Je ne pouvais in fine, à mon corps défendant, que tomber le masque, à force de m'y être trop moulée, fondue, d'y avoir tant trouvé "ombrage" en un sens comme en d'autres. La corde qui le tenait et m'enserrait en étau cette tête toute-puissante a lâché, et j'ai bien dû apparaître TELLE QUELLE. Mon maquillage si précieux de clown, de soeur-bonté prête à sauver les êtres en danger, à observer et psycho-analyser "pour aider" mes proches, toujours en rêve de fuite, "là-pas là", cette figure sociale qui me dévorait faute d'authenticité a plus que cédé. Elle a explosé. Et c'est ça qui est génial (après-rebond) ! Ce masque était aussi mon allié, je ne le renie pas, car y transparaissait ce que je sais en bien de moi.. ma part sensible aux autres... qui n'accordait pourtant pour moi-même que dédain et rejet. Coupable ? Honteuse ? Je ne me le croyais pas. Mon masque bouffait l'écran de mon regard, j'avais les œillères de mon rang cavalier, tirée que j'étais par un jockey d'injonctions.
Ce masque était confort. Inversement proportionnel (comme on dit) à ma peur du rejet des autres, rarement confirmée pourtant . Qu'à cela ne tienne, je faisais très bien à moi seule tout le travail de me nier. Sans effort apparent. Pilote automatique. Et ce, malgré un entourage amical très chaleureux, toujours porteur, constellé de vraies amies, des femmes surtout. De celles qui me voient et m'aiment masquée ou démasquée, encouragent mon affranchissement. Moi qui me voyais pourtant si libre et autonome et marchant bien (comme si vivre seule depuis des années, célibataire à Paris, avec un boulot à la con, était un freedom-diplôme.. MDR). Enfin.
Oui, j'ai le vrai, le grand plaisir de compter dans ma constellation aujourd'hui encore, malgré ma traversée grise ces Amitiés particulières, relations uniques, affinités électives réciproques. Quoi de plus magique à reconnaître et apprécier de la vie ? Car ces femmes sont dans mon univers source et force de vie telles.. que je ne pouvais que renaître ! Quelle confiance en mon potentiel, mon devenir, mes qualités pros, perso, mon 'spirit', mes supposés talents appréciés. A vrai dire, je croyais qu'elles parlaient d'une autre personne le plus souvent, voire m'offusquais parfois de tant de si belles attentes de réalisation. Du coup, j'étais triste de me sentir ne pas apprécier, et même gâcher ces compliments et mes talents, faute de les goûter vraiment.
Aujourd'hui, je leur rends un hommage sincère. Avec danse du ventre et tout le tralala des voiles aériens aux parfums de safran (c'est imagé, je danse comme un didgéridoo).
Chapeau mes amies !
Vous qui avez su à temps, toujours avec justesse m'éclairer, j'ai même pu vous inquiéter, je vous connais...
Et aujourd'hui je peux nommer chaque gouffre dont vous m'avez extrait avec douceur de vanille et ténacité. Je me sens en dette, hyper-Cofinoga... mais face à cela, je sais surtout que j'ai puisé par vous le désir d'avoir foi en moi, désir qui colore et colorera plus encore vos vies, je l'espère, par ma présence investie, incarnée à ce que l'on partage(Râ). Votre vie que je souhaite toujours plus belle, car vous êtes mes amies, à mes yeux méritantes et solides, conquérantes, belles et attachantes, même tendues par les rigueurs de vos hivers aussi.

Je sais que je suis là dans votre cœur comme vous êtes dans le mien.
Les temps chahutés pour chacune de nous que nos relations particulières ont appris à déjouer ensemble sont gages de cette pérennité, et surtout de mon attachement profond - et durable je crois - à chacune.

MERCI MES CHÈRES GAZELLES AILÉES d'habiter si bellement ma constellation, que de vitalité..!
C'est irrésistible tant d'énergie solaire autour. Un véritable foyer. Une grande ressource.

Et, si forte de ces bienveillantes présences, j'ai envie d'investir cette part belle que mes proches ont vue de moi et même côtoyée avec plaisir et confiance.
Voilà ce que je garde de mon calendrier de "l'avant" et qui résonne encore dans le nouveau prisme de ma boule de vie.
Cette nouvelle vie que je me rassemble à force d'instants présents, autant que possible...
Je me sens mobilisée (rendue mobile, mise en mouvement) avec envie d'un job à plein temps : dé-polluer mon corps et mon esprit peu à peu de la nostalgie d'un passé révolu (pour lequel j'apprends à avoir de l'indulgence) et d'un avenir qui sera tel que je le construirai pas à pas (puisqu'en avoir peur ne peut que figer mon présent).

A ce tempo, Yoga et Tennis accompagnent mon engagement neuf. Ôde à mon corps renaissant.

Écoute, décision et choix, responsabilité...
D'automate, devenir autonome.
Quand je serai grande, promis.

Soon baby soon !